Pourquoi est-ce si difficile de s’en séparer ?
Parce que lui-même (elle-même) bien que vous ayant méprisé(e), rabaissé(e), insulté(e), humilié(e) ne souhaite absolument pas se séparer de vous, quand bien même l’affirmerait-t-il haut et fort.
Il/elle craint par-dessus tout l’abandon, la solitude, la perte de l’autre, la perte de l’objet.
Il/elle va donc tout faire pour éviter la rupture y inclus, modifier légèrement son comportement pour faire croire qu’une embellie est encore possible et donc l’espoir de retrouver ce partenaire idéal que la victime a cru rencontrer pendant la phase de séduction ou d’emprise.
En effet, au moment de la construction du lien d’emprise, l’individu auteur des faits a déployé des trésors de séduction, d’adaptation, de « gentillesse », pour persuader la proie parfois réticente, qu’il est le partenaire idéal, un être attentionné, prévenant, valorisant, rassurant. Cette phase de séduction est peu plaisante pour lui/elle mais il/elle la sait indispensable à la construction de son illusion.
Ensuite, ce n’est que petit à petit que la situation s’est dégradée dans une phase dite d’invasion, pendant laquelle la victime va être progressivement isolée, coupée de ses repères habituels, littéralement envahie par les exigences, les besoins et les principes de vie du conjoint pervers.
Enfin, viendra la phase de destruction avec l’installation progressive du dénigrement, des menaces, des humiliations, plus généralement de la maltraitance verbale, psychologique et/ou physique bien que ce soit plus rare, avec des affirmations paradoxales destinées à déstabiliser l’autre.
Au moment de la rupture, la personnalité narcissique va se montrer incapable de ressentir une vraie tristesse et face à l’abandon, va au contraire éprouver du ressentiment et un désir de vengeance.
La rupture est donc perçue comme une gravissime trahison, débouchant nécessairement sur un conflit aigu, une véritable guerre.
Il faut du côté du conjoint victime accepter et assumer cet aspect belliqueux qui est généralement inévitable.
A ce moment-là le conjoint victime va avoir besoin d’être très bien entouré tant psychologiquement que juridiquement.
Le conjoint victime aura donc besoin d’un soutien psychologique pour l’aider à comprendre les mécanismes de la relation d’emprise et se voir apporter l’étayage nécessaire à la reconstruction.
Le conjoint victime aura de même besoin d’un avocat compétent et lucide afin d’être son bras armé dans l’organisation de sa défense, tant regardant ses droits de partie au procès, la défense des droits des enfants, celle des biens et plus généralement l’organisation de la séparation dans tous ses aspects.